« J’ensile du maïs avec un cueilleur de moissonneuse »
En Picardie, l’ETA Waret a équipé une ensileuse Claas d’un cueilleur à maïs de moissonneuse-batteuse afin d’ensiler les épis de maïs.
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Après une pause de vingt ans, les deux frères David et Virgile Waret reprennent l’ensilage d’épis de maïs. Déjà équipée d’ensileuses Claas, l’ETA Waret a adapté un cueilleur de moissonneuse Dominoni sur une des Jaguar afin de pouvoir diversifier son offre dans l’Aisne. Ils s’en servent déjà pour leur élevage de 65 laitières au sein de l’EARL de la Fourcière, mais les deux associés ont trouvé quelques agriculteurs intéressés par cette technique.
Une adaptation nécessaire
Si l’ETA Waret disposait déjà de plusieurs ensileuses, il n’a fallu plus qu’un simple attelage afin de procéder à l’ensilage d’épis explique David : « Un cueilleur de moissonneuse et un bec d’ensileuse ne sont pas pensés de la même manière. L’attache, l’entraînement et la largeur diffèrent entre les deux types de machines. Il faut donc effectuer quelques modifications sur la Jaguar 970, en plus d’ajouter une interface entre le convoyeur et la barre de coupe. » Cette dernière a failli retarder le projet : « Pour en avoir une neuve, il faut attendre deux ans. Lorsque j’en ai vu une sur internet, j’ai sauté sur l’occasion. »
Parallèlement à l’interface MKS, l’ensileuse doit aussi subir quelques modifications. « L’ensileuse a été équipée d’une ligne hydraulique en continu, nécessaire à l’ouverture des rangs, ainsi que les branchements électriques jusque dans la cabine », précise David. Virgile poursuit : « Ces ajouts restent sur la machine toute l’année. En revanche, lors du passage de l’ensilage de maïs à celui d’épis, nous changeons la plaque sous le rotor. Cela permet de mieux éclater les grains en changeant l’aspect lisse pour un effet râpe. Quant à l’entraînement, il faut ajouter une courroie de telle sorte que la seule sortie de prise de force de l’ensileuse entraîne les deux du cueilleur. »
Cette saison étant la première avec cet ensemble, une seule machine sur les trois est équipée pour recevoir l’adaptateur. « L’année prochaine, nous équiperons la seconde Jaguar 970 reçue cette année. Le nouveau logiciel est censé reconnaître l’interface et faciliter les réglages pour l’ensilage d’épis, sans compter le gain de flexibilité », indique David.
Un choix stratégique
Il y a vingt ans, lorsque David et Virgile faisaient de l’ensilage d’épis de maïs, c’était pour leur exploitation et un unique client. Les autres éleveurs préféraient à cette époque ajouter des intrants comme de la pulpe de betteraves, rependue dans la région. Aujourd’hui en revanche, Virgile explique que les choses sont différentes : « Avec la montée tarifaire des aliments, couplée à l’utilisation des déchets végétaux pour les méthanisations, les fermes essaient de pousser l’auto-alimentation afin de réduire les coûts. Le maïs épi est une bonne solution à cela. Certains agriculteurs prévoient d’ailleurs une parcelle dédiée à la récolte lors de l’assolement, tandis que d’autres n’utilisent que le surplus. Différentes stratégies peuvent être mises en place. »
Mise à part cette décision d’assolement, le chantier est relativement proche de celui de l’ensilage traditionnel. Il nécessite tout de même moins de bennes puisque le débit est plus réduit. « Pour les remorques, rien ne change par rapport à un ensilage complet de la plante, c’est la conduite du chauffeur qui diffère. Déjà, le cueilleur est un 8-rangs alors que la machine est prévue pour 10 rangs, ce qui facilite le détourage puisque la goulotte est allongée. Aussi, il faut gérer en continu l’ouverture du cueilleur afin que seules les cannes passent à travers et non les épis, tout comme la vitesse qui doit être la plus élevée possible. Aujourd’hui avec 35 % de matière sèche, je roule à 5-6 km/h », rapporte David.
Enfin, récolte humide veut dire stockage hermétique. Pour l’EARL de la Fourcière, l’aliment attendra dans un silo bunker sous une bâche. « Le but est d’avoir un aliment concentré en énergie à un coût réduit par rapport aux autres aliments du genre », précise David.
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